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Génial à court terme, catastrophe à long terme

Pas de surprise en ce qui concerne l’initiative populaire de l’Union syndicale suisse « Pour une 13e rente AVS ». Elle a rapidement recueilli plus de 100’000 signatures, ce qui se comprend : après tout, proposer plus d’argent à quiconque, sans exiger de contrepartie a toujours été très populaire…

Comme nombre de retraités peinent à faire bouillir la marmite, les quelques milliers de francs que cette13ème rente ajouterait à leur revenu annuel serait bienvenus.  

Qui payera les quelque 2 milliards de francs par an qu’une telle mesure coûterait actuellement ? Deux sources de financement sont évoquées : la TVA et les réserves de la Banque nationale suisse (BNS). A court terme, donc une solution « super » pour les personnes âgées et dans le besoin. Mais à plus long terme ?

À fin 2020, la fortune de l’AVS correspondait à moins d’une année de dépenses et la situation ne va pas s’améliorer : nous vivons plus longtemps, souvent en meilleure santé. Ainsi, l’espérance de vie à 65 ans est de 20 ans pour les hommes et de 22.7 ans pour les femmes (respectivement 14 ans et 18 ans en 1980).

En clair, nous avons beau jouer à l’autruche, il n’y aura pas de miracle : tôt ou tard, il faudra soit augmenter l’âge de la retraite, soit augmenter les cotisations, voire les deux. Il y a certes aussi une initiative des jeunes libéraux-radicaux visant à faire passer l’âge de la retraite à 66 ans pour tous, mais ce n’est qu’un pis-aller. Une alternative ? Oui : favoriser l’acquisition à la propriété !  

Je m’explique en Suisse, seuls 54% des seniors sont propriétaires de leur logement et ont souvent encore une dette hypothécaire et donc des intérêts à payer en plus des charges usuelles. Selon l’Office fédéral de la statistique, les seniors consacrent en moyenne  25% de leur revenu à leur logement.

Dans la plupart des autres pays européens (France, Italie, Finlande, Espagne, Grèce notamment), les seniors sont plus de 80 % à être propriétaires et, tenus de rembourser leur crédit hypothécaire au fil des années, leur logement ne leur coûte quasiment rien, si ce n’est son entretien.

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Le Groupe Bernard Nicod